CryptoWall : Le cauchemar expliqué
Évitez la confusion
Le terme Crypto dans CryptoWall fait référence au chiffrement (cryptographie) utilisé par le malware pour verrouiller ou chiffrer les fichiers des victimes, et non à la cryptomonnaie. Toutefois, les rançons demandées par ces malwares soient souvent exigées en cryptomonnaie, comme le Bitcoin, pour l’anonymat qu’elle peut offrir aux cybercriminels.
Qu’est-ce qu’un CryptoWall ?
Apparu pour la première fois aux alentours de 2014, le cryptoWall s’est rapidement imposé comme l’un des ransomwares les plus redoutables et sophistiqués. Par le biais de techniques d’ingénierie sociale, notamment les tentatives de phishing et des publicités malveillantes, il infecte les ordinateurs, chiffre les fichiers de l’utilisateur avec une clé unique et demande une rançon, souvent en Bitcoin, pour obetenir le déchiffrement des données à distance.
Les effets d’une infection par CryptoWall peuvent être dévastateurs. Les victimes se retrouvent privées de l’accès à leurs documents personnels, photos, vidéos et autres données importantes. Pour les entreprises, cela peut signifier la perte d’accès à des données critiques d’affaires, entraînant des perturbations importantes et des coûts financiers considérables.
Pourquoi le CryptoWall est plus dangereux que les autres ?
Ce qui rend CryptoWall particulièrement dangereux, c’est sa capacité à évoluer. Chaque version successive semble corriger les faiblesses de la précédente, rendant les efforts de lutte contre ce fléau presque inutile.
Les logiciels antivirus sont conçus pour détecter et neutraliser les menaces en se basant sur une vaste base de données de signatures de malwares connus.
Cependant, face à des menaces qui évoluent en permanence comme CryptoWall, la détection basée uniquement sur les signatures devient moins efficace. C’est pourquoi de nombreux fournisseurs de solutions de sécurité ont commencé à intégrer des technologies avancées comme l’analyse comportementale et l’apprentissage automatique. Ces technologies permettent de repérer les activités suspectes qui pourraient indiquer la présence d’un ransomware, sans pour autant reconnaître sa signature spécifique.
Les différentes versions de CryptoWall
CryptoWall est l’un des types de ransomware les plus persistants, ce qui s’explique en grande partie par le fait qu’il est constamment mis à jour pour mieux infecter les systèmes. Les améliorations portent notamment sur de meilleurs moyens de transmettre sa charge utile malveillante à l’utilisateur final, sur une meilleure communication avec son serveur de commande et de contrôle et sur une agressivité accrue dans la manière dont il peut se propager.
Il existe aujourd’hui plusieurs versions de CryptoWall susceptibles d’infecter les ordinateurs. Voici une analyse de leurs différences.
CryptoWall 2.0
La première version de CryptoWall utilisait des protocoles HTTP pour communiquer avec son serveur de commande et de contrôle, ce qui la rendait vulnérable aux analyses de recherche. CryptoWall 2.0 a mis fin à cette méthode de communication réseau, ce qui a rendu beaucoup plus difficile pour les entreprises de sécurité de détecter son fonctionnement et de trouver un moyen de le contrer une fois qu’il s’est introduit dans un système.
C’est également dans cette version que CryptoWall a pu être diffusé pour la première fois par le biais de publicités malveillantes, ce qui a considérablement accru sa diffusion parmi les utilisateurs finaux.
CryptoWall 3.0
Les cybercriminels ont perfectionné CryptoWall 3.0 en lui faisant utiliser le réseau I2P pour cibler les utilisateurs, ce qui le rend encore plus difficile à détecter et à suivre. Non seulement le centre de commande et de contrôle utilise le réseau TOR pour communiquer avec l’ordinateur infecté, mais il confère à l’attaque une autre couche de confidentialité, ce qui masque l’identité de l’attaquant et le rend plus difficile à attraper.
Cette version a également vu les premières tentatives de « personnalisation » des attaques en fonction de l’utilisateur final. En particulier, la demande de rançon était souvent envoyée dans la langue (truffée de fautes) utilisée par l’ordinateur infecté.
CryptoWall 4.0
CryptoWall 4.0 a amélioré sa capacité à échapper à la détection de la plupart des solutions antivirus et des logiciels de sécurité et a amélioré son processus de chiffrement pour rendre impossible le décryptage sans la clé privée.
La version 4.0 marque également la première fois que CryptoWall cible les lecteurs réseau de l’utilisateur pour rechercher des copies de sauvegarde des données et les détruire. Associé à sa capacité à s’intégrer dans le système d’exploitation et à désactiver la fonctionnalité de réparation au démarrage, CryptoWall 4.0 constitue l’une des attaques de ransomware les plus dévastatrices qu’un utilisateur puisse subir.
CryptoWall 5.0
La nouvelle version de CryptoWall utilise le code d’un autre logiciel malveillant appelé HiddenTear, un cheval de Troie open-source détecté dès 2015. En utilisant une base de code différente, CryptoWall 5.0 utilise maintenant un type de chiffrement différent pour verrouiller les fichiers tout en conservant toutes les améliorations de communication des versions précédentes.
La plupart des experts en sécurité pensent que CryptoWall 5.0 pourrait être un tout nouveau type de ransomware construit avec une nouvelle base de code, mais utilisant simplement le nom CryptoWall. Cette version et toutes les versions précédentes de CryptoWall ne font qu’accréditer la théorie selon laquelle de nouvelles versions du ransomware seront publiées à l’avenir, chaque itération bénéficiant d’améliorations qui la rendront plus difficile à gérer.
La protection multicouche : votre meilleure défense
Compte tenu de la capacité de CryptoWall à échapper à la détection, adopter une approche de sécurité multicouche est essentiel. Cela inclut :
- La formation et la sensibilisation : Éduquer les utilisateurs sur les risques et les signes d’une tentative de phishing peut prévenir l’infection initiale.
- Les sauvegardes de données : Avoir des copies de sauvegarde de vos données les plus importantes peut vous sauver en cas d’attaque, vous permettant de restaurer vos fichiers sans céder aux demandes de rançon. Utilisez un cloud sécurisé chiffré.
- La mise à jour des systèmes : Gardez tous vos logiciels, pas seulement votre antivirus, à jour pour protéger contre les vulnérabilités exploitées par les cybercriminels.
Conclusion
Je lis souvent sur les réseaux sociaux, des personnes se moquer des tentatives de phishing apparemment évidentes, envoyées par SMS ou email, se croyant à l’abri de telles escroqueries. Cependant, rappelez-vous que si ces stratagèmes persistent et se diversifient, c’est précisément parce qu’ils trouvent régulièrement de nouvelles victimes. L’exploitation de la peur est un levier puissant, capable de nous pousser à l’erreur dans un moment d’inattention, de fatigue ou de vulnérabilité.
Gardez à l’esprit que personne n’est à l’abri. La confiance en soi est certes une qualité, mais lorsqu’il s’agit de sécurité numérique, un excès de confiance peut se transformer en talon d’Achille. La vigilance doit être un réflexe permanent, car dans le domaine de la cybersécurité, l’erreur humaine reste le maillon le plus faible.
A propos de l'auteur : Lisa
Fondatrice de VPN Mon Ami
Lisa est une experte en cybersécurité avec plus de 12 ans d'expérience dans le domaine des VPN. Lisa écrit de nombreux articles pour sensibiliser les internautes à reprendre le contrôle de leurs données.