Suspension de l’utilisation des données des utilisateurs européens par X pour entraîner son IA Grok suite à une injonction européenne

par | 19 Sep 2024 | Protection et vie privée

X, anciennement Twitter, a définitivement suspendu l’utilisation des données des utilisateurs de l’Union européenne (UE) pour l’entraînement de son modèle d’IA, Grok. Cette décision survient à la suite d’une action en justice menée par la Commission irlandaise de protection des données (DPC), qui a soulevé des inquiétudes concernant des violations potentielles du Règlement général sur la protection des données (RGPD). Le réseau social a dû non seulement arrêter cette collecte de données, mais également effacer toutes les données récoltées entre le 7 mai et le 1er août 2024.

GDPR et violations flagrantes : une bataille évitée de justesse

Le RGPD impose aux entreprises d’obtenir une base légale solide pour traiter les données personnelles des citoyens européens. Dans ce contexte, X s’est retrouvé dans une position délicate. La DPC a exigé l’arrêt immédiat du traitement des données, estimant que l’entreprise ne respectait pas les règles en vigueur.

Si X a obtempéré, permettant ainsi à l’affaire de se conclure sans amende, certains, comme Max Schrems, militant européen des droits de la vie privée et fondateur de l’association à but non lucratif noyb, estiment que cela est insuffisant. Selon lui, les données déjà ingérées par le modèle d’IA ne seraient pas supprimées, ce qui pose un nouveau problème d’éthique et de respect des droits des utilisateurs.

Une stratégie risquée : les géants de la tech sous surveillance

Cette affaire n’est pas un cas isolé. X rejoint une longue liste d’entreprises, telles que Meta, qui sont dans le collimateur des régulateurs européens. En juin dernier, Meta a dû suspendre également le traitement des données en raison de pressions similaires.

L’application du RGPD aux modèles d’IA, comme Grok ou encore ChatGPT, reste un point chaud dans le débat juridique actuel. Les autorités de protection des données tentent de fixer des lignes claires quant à l’utilisation de ces nouvelles technologies, tandis que les entreprises tech tentent de repousser les limites de ce qui est légalement acceptable.

X échappe aux sanctions, mais les utilisateurs restent les perdants

D’un point de vue journalistique, on peut dire que X s’en est tiré à bon compte. En refusant d’imposer une amende, la DPC envoie un message ambigu : d’une part, elle se montre inflexible sur les questions de protection des données, mais d’autre part, elle n’impose pas de sanctions exemplaires.

Si l’objectif est de protéger les utilisateurs et de garantir le respect du RGPD, les régulateurs doivent se montrer plus sévères avec les géants du numérique qui bafouent ouvertement les règles en espérant que ça passe.

La décision de ne pas infliger de sanction financière à X soulève des questions sur l’efficacité des mesures mises en place pour réellement protéger les citoyens européens face à l’appétit insatiable des entreprises technologiques pour les données personnelles.

La surveillance accrue des géants de la tech est bien nécessaire, mais sans sanctions réelles, ce type d’incident pourrait se répéter. Que ce soit X, Meta ou d’autres acteurs, tous doivent se plier aux règles ou assumer les conséquences d’une répression plus sévère. Ce ne sont pas seulement les régulateurs qui doivent redoubler d’efforts, mais aussi les utilisateurs qui doivent exiger plus de transparence et de protection dans l’utilisation de leurs données.

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A propos de l'auteur : Lisa

A propos de l'auteur : Lisa

Fondatrice de VPN Mon Ami

Lisa est une experte en cybersécurité avec plus de 12 ans d'expérience dans le domaine des VPN. Lisa écrit de nombreux articles pour sensibiliser les internautes à reprendre le contrôle de leurs données.

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