Anonymisation des données : définition, fonctionnement et efficacité

Anonymisation des données : définition, fonctionnement et efficacité

La promesse de l’anonymisation des données, nous garantissant que nos informations restent inaccessibles à des tiers, semble réconfortante. Pourtant est-ce vraiment le cas ? Cet article vous propose d’explorer l’anonymisation des données : son fonctionnement, ses techniques communes, et son efficacité réelle.

Comprendre l’anonymisation des données

L’objectif principal de l’anonymisation des données est d’effacer ou de modifier les données dans le but de supprimer toute information personnelle identifiable. Il existe plusieurs méthodes pour y parvenir, certaines plus complexes et sécurisées que d’autres.

Les méthodes d’anonymisation des données

Voici les méthodes d’anonymisation des données les plus couramment utilisées :

Masquage et chiffrement des données

Ces techniques modifient les données en temps réel, supprimant ou chiffrant les informations sensibles.

Pseudonymisation

Remplacer les informations clés par de faux identifiants. C’est une approche singulière d’assurer la confidentialité de vos données sensibles.

Généralisation

Cette technique omet certaines données pour rendre les informations restantes moins identifiables.

Échange de données

Semblable au chiffrement, cette méthode consiste à mélanger les valeurs des attributs afin que les résultats modifiés ne correspondent pas au jeu complet de données d’origine.

Perturbation

Il s’agit d’une forme de data mining qui ajoute une couche de bruit aléatoire ou utilise des méthodes mathématiques pour créer une perturbation dans la base de données.

Données synthétiques

Il s’agit de créer de nouvelles données basées sur les caractéristiques du jeu de données d’origine, sans le modifier.

Illustration : Un anonyme

Les VPN et autres outils de confidentialité en ligne : Agir soi-même sur l’anonymisation de ses données

Certains outils peuvent contribuer à la confidentialité des utilisateurs à un niveau plus individuel. Parmi ces outils, les réseaux privés virtuels (VPN) et les navigateurs orientés confidentialité sont souvent cités.

Les VPN : un bouclier pour vos données en transit

Un VPN est un outil qui crée un tunnel chiffré entre votre appareil, le serveur du VPN et Internet. Cela signifie que toutes les informations que vous envoyez ou recevez pendant que vous êtes connecté à un réseau privé vrituel sont chiffrées et sécurisées, de sorte qu’elles ne peuvent pas être interceptées ou lues par des tiers non-autorisés. Cela inclut votre fournisseur d’accès Internet, qui ne peut voir que le fait que vous êtes connecté à un VPN, mais pas le contenu de votre trafic internet.

Un VPN masque également votre adresse IP réelle et la remplace par l’adresse IP du serveur VPN auquel vous êtes connecté. Un VPN ne vous rend pas 100% anonyme mais empêche les sites web de vous associer à une adresse IP spécifique et, par extension, à un emplacement géographique précis.

Les navigateurs axés sur la confidentialité

De même, les navigateurs orientés confidentialité comme Tor ou Brave disposent d’outils intégrés pour protéger la navigation des utilisateurs en ligne. Par exemple, Tor achemine votre trafic internet à travers une série de relais volontaires dans le monde entier, rendant beaucoup plus difficile le suivi de votre activité en ligne. Brave, de son côté, bloque par défaut les publicités et certains trackers de tiers, ce qui aide à prévenir le profilage en ligne.

L’importance de la complémentarité

Il est important de noter que les VPN et les navigateurs orientés confidentialité sont des outils complémentaires à l’anonymisation des données. Ils contribuent à protéger votre vie privée lorsque vous naviguez sur Internet, mais ne sont pas destinés à protéger les données une fois qu’elles ont été collectées et stockées par des tiers. C’est là qu’interviennent les techniques d’anonymisation des données, qui sont conçues pour protéger les informations à l’échelle du système.

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L’efficacité de l’anonymisation des données

L’efficacité de l’anonymisation des données est une question complexe qui dépend à la fois de la qualité de mise en œuvre de la technique choisie et de la nature des données Elles-mêmes.

Certaines données, telles que l’âge ou le sexe, peuvent être plus faciles à anonymiser que des informations plus spécifiques comme des emplacements GPS ou des détails médicaux. Cependant, même avec une anonymisation parfaite, le risque de « ré-identification » demeure lorsque les données sont combinées avec d’autres sources d’information.

Dans ce contexte, il faut noter le rôle des courtiers en données, qui tirent profit de l’acquisition, de l’analyse et de la vente de données personnelles. Si l’anonymisation des données était largement perçue comme efficace pour protéger la vie privée, cela pourrait potentiellement affecter le volume et la qualité des données personnelles disponibles pour ces courtiers, et donc impacter leur activité.

Cette perspective pourrait conduire à une perception erronée de l’anonymisation. De nombreuses organisations, y compris celles qui dépendent de l’analyse des données, investissent en réalité massivement dans le développement et l’application de techniques d’anonymisation. Si ces développements sont principalement motivés par des exigences légales, la prise de conscience que le respect de la vie privée est essentiel pour établir et maintenir la confiance des utilisateurs est un point non négligeable.

Illustration : anonymiser ses donnees

Peut-on inverser l’anonymisation des données ?

Inverser l’anonymisation, également appelé processus de ré-identification, est une opération qui consiste à relier des données anonymisées à l’individu d’origine.

En théorie, c’est possible dans certains cas. Cela dépend si les techniques d’anonymisation employées n’ont pas été suffisamment solides ou si des ensembles de données complémentaires sont accessibles pour faciliter le croisement des informations.

Cependant, la dé-anonymisation n’est pas une tâche facile et demande beaucoup de ressources humaines et matérielles. Elle requiert des compétences spécialisées en science des données, beaucoup de temps, et un accès à des ensembles de données complémentaires.

Dans de nombreux pays, la dé-anonymisation est strictement réglementée par la loi et peut entraîner de lourdes sanctions en cas d’infraction. Par exemple, le Règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’Union Européenne impose des sanctions sévères pour la dé-anonymisation non autorisée de données.

La possibilité de dé-anonymisation ne devrait pas discréditer l’anonymisation dans son entièrté. Au contraire, cela souligne l’importance de mettre en œuvre des techniques d’anonymisation fortes et d’appliquer des mesures de protection des données appropriées pour réduire autant que possible le risque de ré-identification.

Légalité de l’anonymisation des données

Le Règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’Union européenne réglemente la façon dont les entreprises recueillent, utilisent et partagent les données personnelles des individus. Ces lois sont conçues pour protéger les droits des personnes à la vie privée et à la protection de leurs données personnelles.

Illustration : Marteau de justice

Pour qu’une méthode d’anonymisation soit considérée comme légale selon ces lois, elle doit rendre le processus d’identification des individus à partir des données collectées irréversible. Autrement dit, une fois que les données ont été anonymisées, il ne devrait pas être possible de retracer ces données jusqu’à l’individu d’origine.

Cependant, certains chercheurs ont démontré que de nombreuses méthodes d’anonymisation couramment utilisées sont en réalité réversibles. Par exemple, en utilisant des techniques d’inférence statistique ou des attaques par corrélation, il est parfois possible de relier des données apparemment anonymes à des individus spécifiques. L’opération de pseudonymisation est réversible également.

Pour conclure

L’anonymisation des données est un sujet complexe qui suscite à la fois intérêt et scepticisme. Les techniques utilisées pour l’anonymisation sont nombreuses et variées, mais toutes ne sont pas efficaces. Certaines sont même réversibles, ce qui pose des questions sur la fiabilité de l’anonymisation des données en général.

Comprendre ce processus et choisir les bonnes méthodes en fonction de vos besoins et du type de données que vous souhaitez protéger est un pas vers la sécurité de votre vie privée.

En fin de compte, la protection de la confidentialité des données nécessite une approche multifacette. Les individus peuvent se protéger en utilisant des outils comme les VPN et les navigateurs orientés confidentialité, tandis que les organisations doivent se conformer aux réglementations en matière de protection des données et mettre en œuvre des techniques d’anonymisation robustes pour protéger les informations qu’elles détiennent.

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A propos de l'auteur : Lisa

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Fondatrice de VPN Mon Ami

Experte en cybersécurité avec plus de 12 ans d'expérience dans le domaine des VPN, j'écris de nombreux articles pour sensibiliser les internautes à la confidentialité en ligne.

Comprendre la Neutralité du Net

Comprendre la Neutralité du Net

La neutralité du Net est un pilier essentiel de la liberté sur Internet. C’est un sujet régulièrement débattu par les gouvernements du monde entier, mais trop souvent négligé dans le discours public. En 2017, la question a atteint son apogée médiatique quand la Federal Communications Commission (FCC) des États-Unis a voté pour la fin de la neutralité du Net, une décision qui est devenue effective en 2018. Cette évolution, préoccupante pour beaucoup, a révélé les failles de la protection de ce principe, déjà sérieusement ébranlé depuis 2014. En conséquence, un nombre croissant d’Américains se sont tournés vers des solutions de contournement, comme les VPN sans log. Cet article explore les enjeux, les implications et l’avenir incertain de la neutralité du Net dans le monde.

La neutralité du Net : Un véritable fondement bien plus qu’une idéologie

La neutralité du Net est le principe selon lequel aucune discrimination concernant les flux de données Internet ne peut être pratiquée. Les fournisseurs d’accès à Internet ont pour devoir de traiter de manière égale tout le trafic des internautes. On parle aussi de neutralité des réseaux ou d’Internet ouvert.

C’est la neutralité du Net qui garantit aux utilisateurs un accès libre aux sites de leur choix sans surfacturation de la part des FAI. Grâce à elle, les fournisseurs d’accès Internet ne peuvent pas bloquer, ralentir ou faire payer intentionnellement un contenu en ligne spécifique. Sans ce principe, les FAI pourraient donner la priorité à certains types de services en ligne ou ralentir, voir bloquer le trafic d’autres.

La neutralité du net expliquée en moins d’1 minute en vidéo

Petite mise au point

La neutralité du Net, n’est pas la garantie du Grand N’importe Quoi non plus. En effet, ce principe ne bloque pas toutes les capacités des FAI à agir quand certains sites posent problème. L’exclusion, ou encore le bannissement de sites reconnus comme dangereux pour la sécurité des personnes ou diffusant du contenu inapproprié ou illégal n’entre pas dans le cadre de la Neutralité du Net.
Veuillez noter que les fournisseurs d’accès à Internet n’ont pas le pouvoir d’influencer un résultat de recherche.

Illustration : Qu'est-ce que la neutralité du net ?

Quel est le problème avec la neutralité du net ?

Les défenseurs de la Neutralité du Net sont nombreux, experts en informatique, militants, associations de consommateurs, organisations de défense des droits de l’homme… Tous, affirment que la neutralité du Net contribue à assurer la liberté d’échange d’informations ainsi qu’à promouvoir et stimuler l’innovation pour des nouveaux services en ligne. Si ce principe est si positif et apporte autant de valeur ajoutée à Internet, pourquoi le remettre en cause ?

Les opposants estiment que les exigences d’un tel principe augmentent considérablement les coûts pour maintenir un réseau de télécommunications performant, capable de traiter des flux de données toujours plus importants.

Certains opérateurs de différents pays se sont plaints que le trafic provenant de YouTube et d’autres sites appartenant à Google représentait une très grosse partie de leur flux total. Afin de réduire les coûts de surcharge, d’assurer la maintenance ainsi que le développement, Google verse parfois des indemnités compensatoires aux opérateurs dont le réseau est surchargé. Ce type d’accord est à la discrétion des opérateurs et des gros pourvoyeurs de contenu Internet.

En réalité, la neutralité du Net a commencé à être sévèrement remise en question partout dans le monde avec l’arrivée et le succès massif des plate-formes de streaming avec la crainte de voir arriver des tarifs d’abonnements Internet cloisonnés pour chaque type d’utilisation, réseaux sociaux, vidéos, jeux, etc…

Quelles mesures ont été suggérées pour pallier les problèmes de la neutralité du net ?

La question des coûts de maintenance du réseau dans le cadre de la neutralité du net est complexe et il n’y a pas de solution universelle. On parlera plutôt de pistes de réflexion. Elles proviennent essentiellement de divers rapports de recherche, de débats académiques et de débats publics sur la question de la neutralité du net.

Modernisation de l’infrastructure réseau

Investir dans des technologies plus récentes et plus efficaces peut aider à gérer l’augmentation du trafic réseau sans compromettre la neutralité du net. Cela peut inclure le déploiement de réseaux de fibre optique à haut débit ou l’adoption de technologies comme la 5G.
C’est déjà le cas un peu partout dans le monde. En-dehors du fait que cela n’a rien changé, car l’augmentation du nombre d’internautes connectés en permanence a explosé dans le monde, la 5G, malgré ses avantages significatifs en termes de vitesse et de capacité de réseau, pose des problèmes de sécurité, notamment des normes de sécurité non-uniformes et des problèmes de confidentialité des données.

Gestion du trafic réseau

Certaines formes de gestion du trafic peuvent être compatibles avec la neutralité du net, à condition qu’elles ne favorisent pas indûment certains types de trafic ou certains fournisseurs de contenu. Par exemple, il a été évoqué que pendant les périodes de forte demande, il pourrait être acceptable de ralentir certaines activités à faible priorité, comme les téléchargements en arrière-plan, pour garantir un accès équitable à tous les utilisateurs. Cette piste de réflexion a été très vite écartée, car la limite avec une potentielle fin de la neutralité du net était ténue.

Financement public ou partenariats public-privé

Dans certains cas, les gouvernements peuvent choisir de financer directement l’infrastructure réseau ou de former des partenariats avec des entreprises privées pour partager les coûts.

Tarification basée sur l’utilisation

Une autre approche pourrait consister à facturer les utilisateurs en fonction de la quantité de données qu’ils consomment. Cela pourrait inciter les gens à utiliser les ressources réseau de manière plus efficiente, bien que cette approche puisse soulever des questions d’équité et d’accessibilité. Cela reviendrait à revenir en 30 ans en arrière quand Internet se facturait à la minute.

Exploration des alternatives : l’eSIM comme solution émergente

L’une de ces solutions réside dans l’utilisation des eSIMs (cartes SIM intégrées). Initialement conçues pour faciliter la connectivité des voyageurs et des professionnels nomades, les eSIMs offrent aujourd’hui une flexibilité accrue en permettant aux utilisateurs de changer d’opérateur sans avoir à manipuler de carte physique.

La Neutralité du Net en France

Logo A.R.C.E.P
En France, c’est l’Arcep qui est garante de la Neutralité du Net. L’Arcep, c’est l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes. Il s’agit d’un organisme indépendant chargé de la régulation des télécommunications en France. Elle est assez respectée et se réserve le droit de sanctionner des opérateurs qui ne respecteraient pas les règles en matière de neutralité.

Illustration : danger de la non neutralite du net pour la culture

Illustration tirée du blog Brisebouille – Ce travail a été réalisé dans le cadre de la publication d’un rapport de l’Arcep sur la neutralité du net. (page 73, 74 et 75)

Pour conclure

La Neutralité du Net est un élément essentiel à la dynamique d’innovation d’Internet telle que nous l’avons toujours connue. Il ne faut cependant pas amalgamer la Neutralité avec les différentes options d’abonnement Internet proposées par les opérateurs. En effet, en fonction des besoins des utilisateurs, différentes offres sont disponibles, vitesses, forfait mobile intégré …. D’aucuns diraient que c’est un moyen détourné de financer les infrastructures nécessaires pour satisfaire les très gros consommateurs de bande passante et donc de contourner le principe de Neutralité du Net.

En réalité, dès l’instant où l’accessibilité à l’ensemble du réseau est assurée de manière équitable et sans aucune forme de discrimination, protocole, IP, vitesse de chargement pour certains sites ou encore la mise en avant de réseaux privés, le principe fondateur neutre d’Internet est respecté.

L’IA vs RGPD : Un défi pour la protection des données

L’IA vs RGPD : Un défi pour la protection des données

Nous vivons actuellement l’une des plus grandes ruées vers l’or technologique de l’histoire récente. Le chatbot d’OpenAI a atteint 100 millions d’utilisateurs en deux mois. Les avancées récentes dans le domaine de l’IA, telles que la mise à jour de ChatGPT d’OpenAI et le lancement de Google Bard aux États-Unis, mettent en lumière la rapidité avec laquelle l’IA évolue et les défis auxquels les régulateurs sont confrontés.

Illustration : Annonce de la sortie de Google Bard

La course à la perfection de l’IA est basée sur une surexploitation désordonnée des données disponibles. Parce que oui, pour qu’une intelligence artificielle  performe, elle doit être entrainée régulièrement. Il est probable que vous avez involontairement contribué vos données pour aider à entraîner un modèle d’IA.

Cette pratique soulève d’importantes questions légales et éthiques. Si ces entreprises ont collecté les données de personnes résidant en Europe, elles ont probablement violé le Règlement général sur la protection des données (RGPD). En effet, le RGPD stipule que les données personnelles ne peuvent être collectées et traitées sans le consentement de la personne concernée. Et si ces données ont été utilisées pour entraîner des modèles d’IA, comme cela semble être le cas, la situation se complique encore davantage.

Des mesures pour réguler l’IA

L’Italie a été le premier pays à réagir, son autorité de protection des données (DPA) ayant temporairement bloqué ChatGPT pour des préoccupations liées à la vie privée en avril dernier. Les demandes du DPA italien pour lever l’interdiction comprenaient des protections de la vie privée telles que l’interdiction d’accès aux mineurs, une explication plus détaillée des données traitées pour entraîner les algorithmes de ChatGPT, et la possibilité pour les personnes de se désinscrire de ce traitement sont en cours.

Cependant, ces mesures, bien que radicales, ne résolvent qu’une partie du problème. Les italiens qui le souhaitent accèdent toujours à ChatGPT au moyen d’un VPN.

La question de savoir si le « scraping » du web pour entraîner l’IA est légal reste en suspens. Selon le RGPD, même si une personne partage publiquement ses informations de contact, il s’agit toujours de données personnelles qui ne peuvent être utilisées ou traitées librement par une entreprise sans le consentement de la personne. De plus, le RGPD exige également que les données soient collectées pour des cas d’utilisation spécifiquement définis et dans le respect du principe de minimisation des données.

A l’image de ClearWiew AI, il est fort probable que ChatGPT et d’autres outils d’IA aient collecté des données en masse sans cas d’utilisation défini, violant ainsi le RGPD.
Le RGPD accorde également aux individus le « droit à l’oubli », qui permet aux personnes de demander que leurs données soient supprimées. Cependant, il n’existe actuellement aucun moyen légitime de garantir que ce droit peut être respecté pour les données collectées sur le web et utilisées pour entraîner un modèle d’IA. En effet, une fois ces données intégrées à l’IA, il est extrêmement difficile, voire impossible, de les séparer à nouveau.

IA : Vers une centralisation mondiale des données personnelles ?

Une autre préoccupation importante concerne le transfert de données entre l’Europe et les États-Unis. Depuis l’arrêt Schrems II, les entreprises sont tenues de vérifier les protections des données des pays vers lesquels elles transfèrent des données. OpenAI, en tant qu’entreprise américaine, doit prouver qu’elle a mis en place des protections adéquates avant de pouvoir transférer les données d’individus vivant en Europe vers les États-Unis sans leur consentement explicite.

Les entreprises d’IA, en revanche, font valoir que l’entraînement de l’IA nécessite de grandes quantités de données et que l’information était déjà publique. Aucune de ces justifications ne tient devant le RGPD.

Viennent s’ajouter à l’équation les entreprises tierces qui commencent à utiliser des chatbots d’IA pour diverses fonctions, comme l’aide aux appels de service à la clientèle. À moins que les données des personnes soient correctement anonymisées ou qu’elles consentent expressément à parler à un chatbot d’IA, ces entreprises tierces commettent également des violations du RGPD.

Le RGPD n’a pas été rédigé en pensant à l’IA au départ, mais il reste la législation la plus forte en matière de protection des données à ce jour. L’Union européenne travaille actuellement sur une proposition pour sa loi sur l’intelligence artificielle. Si tout se passe comme prévu, la proposition finale devrait être disponible en juin de cette année, et l’application de la loi pourrait commencer dès fin 2024.

Pour conclure

L’IA a le potentiel d’être une avancée véritablement révolutionnaire. Cependant, cela doit être fait correctement.

Le domaine de l’intelligence artificielle est également confronté à des défis en matière de droit d’auteur. Les entreprises comme JPMorgan Chase, Amazon et Samsung ont restreint l’utilisation d’outils d’IA, craignant que leurs informations propriétaires ne soient utilisées pour entraîner des modèles comme ChatGPT. Cette crainte n’est pas infondée. En effet, nous avons déjà vu des cas où les sorties générées par l’IA ressemblent de près à des informations existantes.

De plus, des sites web comme Reddit et Stack Overflow ont commencé à facturer les entreprises d’IA pour l’accès à leurs API. Comme l’a déclaré le PDG de Reddit, Steve Huffman :

« Aspirer Reddit, générer de la valeur et ne pas restituer cette valeur à nos utilisateurs est quelque chose avec lequel nous avons un problème ».

Dans le même temps, Getty Images a poursuivi Stability AI, l’entreprise derrière l’outil d’art Stable Diffusion, pour violation du droit d’auteur. Getty Images affirme que Stability AI a « copié et traité illégalement » des millions de ses images de stock protégées par le droit d’auteur. Des experts indépendants ont examiné le jeu de données utilisé par Stability AI pour entraîner son algorithme et ont conclu qu’il contenait une quantité substantielle d’images de Getty.

Illustration : page d’accueil de stability.AI

C’est l’industrie du net toute entière qui regarde d’un mauvais œil le chemin que prennent les données et les métadonnées.

L’IA a le potentiel de bouleverser de nombreux domaines, de l’éducation à la médecine en passant par la finance. Mais pour que cela se produise de manière éthique et légale, les entreprises d’IA doivent respecter les lois existantes et travailler avec les régulateurs pour élaborer de nouvelles lois adaptées à cette technologie.

L’avenir de l’IA est à la fois prometteur et incertain. L’exploitation imprudente des données personnelles à l’échelle planétaire par les entreprises d’IA est une source d’inquiétude. Difficile de parler d’adaptation.

VPN vs TOR : Quelles différences et comment choisir le bon outil pour votre confidentialité en ligne ?

VPN vs TOR : Quelles différences et comment choisir le bon outil pour votre confidentialité en ligne ?

La confidentialité et la liberté sur Internet sont essentielles pour de nombreux utilisateurs. Vous avez probablement entendu parler du navigateur Tor (The Onion Router) et des VPN (Virtual Private Networks), deux outils de sécurité et de confidentialité en ligne devenus très populaires. Mais quelle est la différence entre ces deux solutions et laquelle convient le mieux à vos besoins ? Dans cet article, je vais comparer Tor et les VPN pour vous aider à faire un choix éclairé.

Les principales différences entre VPN et Tor résident dans la manière dont ils protègent la confidentialité de l’utilisateur. Tor assure une confidentialité plus poussée en acheminant le trafic via 3 serveurs aléatoires et en utilisant un chiffrement en couches, tandis que les VPN offrent une connexion plus rapide et plus stable en utilisant 1 seul serveur choisi par l’utilisateur. Les deux outils sont utiles pour protéger la confidentialité en ligne, mais ils présentent des avantages et des inconvénients différents en fonction de vos besoins et de vos priorités.

Sommaire

Qu’est-ce que Tor (navigateur) et le projet Tor ?

Le projet Tor est une initiative à but non lucratif visant à promouvoir la confidentialité, la sécurité et la liberté sur Internet. Le projet développe et maintient plusieurs logiciels et services liés à la confidentialité, dont le navigateur Tor, le réseau Tor et d’autres outils connexes.

Le navigateur Tor est un navigateur web Open-Source basé sur Mozilla Firefox, conçu pour préserver l’anonymat de ses utilisateurs en chiffrant et en faisant transiter leur trafic Internet par un réseau de serveurs volontaires (appelés nœuds) dans le monde entier. Cela rend très difficile le suivi et l’identification des utilisateurs de Tor.

Illustration : aperçu du navigateur Tor

Le réseau Tor est un réseau mondial de serveurs qui acheminent le trafic Internet de manière chiffrée et décentralisée. Lorsque vous utilisez le navigateur Tor, votre connexion passe par 3 nœuds différents (d’où le nom « The Onion Router ») avant d’atteindre sa destination finale. Chaque nœud déchiffre une couche de chiffrement, comme les couches d’un oignon, garantissant ainsi que personne ne peut suivre l’intégralité de votre parcours en ligne.

Le projet Tor vise à protéger la vie privée des utilisateurs, à lutter contre la censure Internet et à promouvoir la liberté d’expression. Il est soutenu par une communauté de bénévoles, de développeurs et d’organisations qui partagent ces valeurs.

Avantages de Tor :

  • Gratuit et facile à utiliser
  • Résistant à la censure et aux blocages géographiques
  • Offre un niveau élevé de confidentialité en ligne

Inconvénients de Tor :

  • Connexions lentes
  • Inadapté pour les téléchargements de fichiers volumineux
  • Certaines vulnérabilités potentielles au niveau des nœuds
  • En France, l’utilisation de Tor est légale mais pour des raisons de sécurité il se peut que certains accès soit bloquée et que vous subissiez une surveillance accrue de la part de votre FAI.

A lire également : Peut-on se fier à Tor ?

Qu’est-ce qu’un VPN (fournisseur) ?

Un VPN ou réseau privé virtuel en français est un service qui crée un tunnel chiffré entre votre appareil et un serveur sécurisé, permettant de masquer votre adresse IP réelle et de protéger vos données en ligne. Les VPN sont souvent payants et offrent des avantages en termes de vitesse et de flexibilité, cependant, il existe également des VPN 100% gratuits qui peuvent fournir une protection adéquate pour les utilisateurs soucieux de leur confidentialité, notamment lorsqu’ils se connectent aux réseaux Wi-Fi publics.

Illustration : utiliser un VPN

Avantages des VPN :

  • Vitesses de connexion plus rapides
  • Protection globale pour toutes les activités en ligne
  • Contournement efficace du géoblocage

Inconvénients des VPN :

  • Coût : les VPN les plus performants sont payants
  • Toujours être attentif à la politique de confidentialité du fournisseur VPN
  • Les VPN sont illégaux dans certains pays (ce n’est pas le cas en France)

Pour en savoir plus : Quel est le prix d’un VPN ?

Utilisation d’un VPN avec Tor

Il est possible de combiner un VPN avec Tor pour une sécurité et une confidentialité accrues. Armer vous de patience car c’est insupportablement lent.

En connectant d’abord votre trafic Internet à un serveur VPN avant de le faire passer par le réseau Tor, vous masquez davantage votre adresse IP et réduisez les risques associés à la compromission des nœuds d’entrée de Tor. De plus, votre FAI ne sera plus en mesure de détecter que vous utilisez Tor.

Illustration de Tor

La différence principale entre Tor et les VPN

La principale différence entre Tor et les VPN réside dans la manière dont ils gèrent le trafic Internet. Tor achemine les données via 3 serveurs aléatoires gérés par des bénévoles, tandis qu’un VPN passe généralement par 1 seul serveur choisi par l’utilisateur et géré par le fournisseur VPN.

Les meilleurs VPN proposent des options de Double VPN, également connue sous le nom de VPN multi-hop. C’est une fonctionnalité qui ajoute une couche de sécurité supplémentaire à votre connexion. Avec un double VPN, votre trafic Internet est acheminé à travers deux serveurs VPN distincts au lieu d’un seul, et il est chiffré à chaque étape.

Pour conclure

Tor et VPN sont différents et peuvent être complémentaires. Les deux dispositifs sont des outils de confidentialité avec des objectifs similaires, mais leurs fonctionnements et leurs avantages respectifs diffèrent. Le choix entre l’un ou l’autre dépendra de vos besoins spécifiques en matière de confidentialité et de sécurité en ligne.

Utilisez Tor lorsque :

  • La confidentialité et l’anonymat sont vos priorités absolues (bien que l’anonymat n’existe pas Tor est d’un niveau un peu plus élevé)
  • Vous souhaitez accéder à des sites Web censurés ou bloqués géographiquement (un VPN le fait tout aussi bien en plus rapide)

Utilisez un VPN lorsque :

  • Vous voulez une vitesse de connexion plus rapide pour le streaming et les téléchargements.
  • Vous avez besoin de protéger l’ensemble de vos activités en ligne, y compris la navigation et les jeux en ligne.
  • Vous souhaitez accéder à du contenu géobloqué spécifique à un pays

En fin de compte, il est important de choisir un outil de confidentialité en ligne adapté à vos besoins et à votre situation. Les VPN offrent généralement une meilleure vitesse et une bien plus grande polyvalence, tandis que Tor est plus axé sur « l’anonymat ».

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A propos de l'auteur : Lisa

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Qu’est-ce que l’Open Source ?

Qu’est-ce que l’Open Source ?

L’Open Source est un terme que l’on entend souvent lorsqu’il s’agit d’applications et de logiciels. Mais qu’est-ce que cela signifie exactement ? Dans cet article, je vous explique ce qu’est l’Open Source, ses avantages, ses inconvénients, et je vous donne des exemples de projets Open Source.

Qu’est-ce que l’Open Source ?

Réponse courte : L’Open Source se réfère aux logiciels dont le code source est accessible et consultable par tous. Cela ouvre la porte a plus de collaborations et d’améliorations.

Le terme Open Source se dit également code source ouvert, l’open source est souvent le fruit d’un travail collaboratif. Dans le cadre d’une véritable licence de source ouverte, ce type de modèle de développement est communément appelé FOSS, Free and Open Source Software, que l’on pourrait grossièrement traduire par logiciel libre à source ouverte.

Un univers ouvert et varié

Open Source Logo

L’univers de l’Open source, est vaste et couvre un grand nombre de domaines liés aux systèmes d’informations, logiciels bien sûr, mais également les serveurs, certains outils, des solutions de réseaux voir même de sécurité.

Il n’existe pas, à proprement parler, de hiérarchie en matière de qualité entre les outils open source et ceux qui sont propriétaires (à code fermé).

Dans bon nombre de cas, on parle de source disponible, c’est une forme de variante, cela signifie que le code source est, certes consultable, mais n’accorde aucune permission pour modifier ou encore utiliser le code. La raison première est bien sûr liée à la sécurité.

 

Est-ce que Open Source signifie gratuit ?

Absolument pas !

C’est une erreur fréquente, une application Open Source n’est pas obligatoirement gratuite. Il s’agit d’un amalgame fait avec le terme logiciel libre. En effet, il existe des logiciels libres de droit gratuits qui s’appuient sur un code Open Source pour fonctionner.
Pour résumer, le terme Open Source va désigner la méthode de développement tandis que l’expression logiciel libre exprimera d’avantage la philosophie d’un projet.

ProtonVPN est un parfait exemple. C’est une création Open Source de plusieurs chercheurs du CERN et bien qu’étant un VPN sans abonnement payant, il propose également une version gratuite parfaitement fonctionnelle de toutes ses applications.

Illustration : ProtonVPN Open Sourcegratuit

Pour en savoir plus à propos des logiciels libres, une organisation américaine à but non-lucratif, la Free Software Foundation, a pour mission depuis 1985 de promouvoir et de défendre les logiciels libres ainsi que leurs utilisateurs.

 

Comment définir un système à source fermée ?

La plupart des logiciels sont écrits et développés par des entreprises à des fins commerciales. Ce travail représente un investissent important en matériel de pointe et en personnel qualifié. Leurs travaux sont donc maintenus à l’abri des regards et protégés légalement. Le chiffrement est également utilisé pour rendre le code inaccessible.

Bien que de très nombreuses sociétés proposent des solutions pour les systèmes d’informations absolument remarquables, il n’en demeure pas moins vrai que leur utilisation implique de s’en remettre totalement à l’entreprise qui fournit ces programmes.

Dans de très nombreux cas, ces logiciels sont souvent audités de manière indépendante ou un programme de Bug Bounty est mis en place afin d’offrir aux utilisateurs des garanties supplémentaires. A noter qu’une application Open Source peut également être auditée et avoir un programme de primes aux bugs.

Illustration : Plateforme de Bug Bounty France, YesWeHack

 Platefome de Bug Bounty, YesWeHack.

 

Une des meilleures méthodes de développement possible ?

Disons simplement que c’est une approche moins opaque. En effet, si le code d’un logiciel est consultable, il peut être examiné et audité de manière indépendante par toute personne s’estimant assez qualifiée pour le faire.
Le but est de déterminer plusieurs choses, comme la présence d’une porte dérobée permettant des actes de malveillance, certaines vulnérabilités au niveau de la sécurité ou encore un nombre important de bugs. À ce jour, l’Open Source est le seul moyen d’avoir la certitude qu’un logiciel effectue les tâches qu’il est censé faire.

Un code accessible soit relativement fiable même s’il n’est pas audité. En effet, les développeurs n’ont aucune raison d’inclure des lignes de codes malveillantes à la vue de tous.

Malheureusement, il existe un nombre limité de personnes ayant à la fois les compétences et le temps nécessaires pour auditer tous les logiciels accessibles. Ce problème est aggravé par le fait que de nombreux programmes à source ouverte sont extrêmement complexes, contenant plusieurs milliers de lignes de code, de sorte que même s’ils ont été audités, il est tout à fait possible que les informaticiens aient pu manquer un problème.

Illustration : Octocat de la plate-forme Github

Octocat, la mascotte de GitHub, la plate-forme d’hébergement des développeurs qui souhaitent partager leur code.

 

Privilégiez la transparence avec l’Open Source

Dans la mesure du possible, il est recommandé de privilégier les logiciels Open Source connus et reconnus par la communauté informatique. Ces logiciels offrent généralement une plus grande transparence, des mises à jour régulières et une meilleure collaboration entre les développeurs.

Exemples de projets Open Source populaires

Voici quelques exemples de projets Open Source largement utilisés dans divers domaines :

Linux : Un système d’exploitation Open Source qui a révolutionné le monde de l’informatique. Il est utilisé dans de nombreux serveurs, systèmes embarqués et smartphones (Android étant basé sur Linux).

Firefox : Un navigateur Web Open Source développé par la Mozilla Foundation.

LibreOffice : Une suite bureautique Open Source et gratuite qui offre des fonctionnalités similaires à celles de Microsoft Office.

GIMP : Un logiciel de retouche et de création d’images Open Source et gratuit, souvent considéré comme une alternative à Adobe Photoshop.

La cybersécurité n’est pas en reste en ce qui concerne l’Open Source.

Proton : Il s’agit d’une suite complète comprenant un service de mail sécurisé, un cloud chiffré, un calendrier sécurisé, un gestionnaire de mot de passe (version Beta) et un VPN 100% gratuit à vie non limité en données.

ownCloud : Un logiciel Open Source proposant une solution de cloud chiffré pour le stockage et partage de fichiers en ligne.

Olvid : Une application de messagerie chiffrée instantanée.

Private Internet Access : Un VPN sans log devenu Open Source offrant un niveau de transparence et de responsabilité très élevé.

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A propos de l'auteur : Lisa

A propos de l'auteur : Lisa

Fondatrice de VPN Mon Ami

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L’extinction d’Internet : pourrions-nous surmonter cette apocalypse numérique ?

L’extinction d’Internet : pourrions-nous surmonter cette apocalypse numérique ?

Imaginez un monde sans Internet, où nous devrions faire face à un quotidien sans messagerie, réseaux sociaux et plateformes de streaming. Ce n’est pas si loin le temps où le bruit du modem, la ligne téléphonique occupée et les factures exorbitantes nous rappelaient les limites de cette technologie naissante. Malgré ces contraintes, les premiers internautes étaient émerveillés par ce nouveau monde numérique aux possibilités infinies. Et si un jour, c’était le crash ? Sommes-nous prêts à affronter l’impensable ? Que se passerait-il si, du jour au lendemain, Internet venait à disparaître ? 

Qu’est-ce qu’Internet ?

Internet désigne un réseau de réseaux informatiques connectés dans le monde entier. On parle ici de l’infrastructure physique. Dans l’inconscient collectif, Internet est plutôt perçu comme un vaste monde virtuel remplis de sites, de services, de réseaux sociaux, etc.

Internet a été développé à partir d’un projet de recherche du gouvernement américain dans les années 1960, appelé ARPANET, qui visait à créer un réseau de communication robuste et décentralisé. Depuis lors, il s’est considérablement développé pour devenir un élément essentiel de la vie quotidienne pour des milliards de personnes à travers le monde. On le nomme plus couramment World Wild Web.

Internet permet de nombreuses applications , tels que la navigation, la messagerie électronique, les réseaux sociaux, les jeux en ligne, le commerce électronique, la diffusion de contenu en continu, les appels vidéo et bien d’autres. Il a révolutionné la façon dont nous communiquons, travaillons, apprennons, en connectant les individus et les organisations du monde entier de manière instantannée.

A lire également : Découvrez un Internet sans frontière avec le meilleur VPN.

Que se passerait-il si Internet s’arrête demain ?

Tout d’abord, tout ce qui est site web et cloud computing deviendrait inutile et non-accessible. Les applications sur votre téléphone ou votre ordinateur dépendent de l’accès à Internet pour faire ce que vous voulez qu’elles fassent. Si l’internet disparaissait, elles seraient inopérantes.

illustration : triste

Si Internet s’effondrait, vous ne pourriez plus rien faire :

  • Utiliser les médias sociaux
  • Faire des achats en ligne
  • Chercher des choses en ligne
  • Jouer à des jeux multijoueurs
  • Regarder n’importe quoi en streaming
  • Obtenir des mises à jour en direct pour vos logiciels
  • Effectuer des opérations bancaires en ligne
  • Télécharger des jeux
  • Télécharger des fichiers autres que des jeux
  • Appeler ou envoyer des SMS dans certains cas
  • Déclarer vos impots (est-ce si grave ? :))
  • etc

Une coupure permanente de la connexion internet constitue également l’épine dorsale d’un grand nombre d’activités commerciales et gouvernementales. Toutes ces activités seraient rapidement interrompues.

  • Les fichiers stockés sur un cloud sécurisé ? Disparus.
  • L’accès aux bases de données ? Fini.
  • La communication instantanée entre les entreprises ? Plus rien.
  • Suivi en direct de tout et n’importe quoi ? Entièrement disparu.

L’économie s’effondrerait immédiatement, notre société actuelle est devenue très dépendante de ce service (oui, Internet est un service.) à tous les niveaux.

Comment l’internet pourrait-il tomber en panne ?

Internet n’est pas un système centralisé provenant d’un point unique, si un élément tombe en panne, il en reste suffisamment pour qu’il fonctionne encore.

Il y a deux grands domaines qui peuvent être ciblés pour faire tomber l’internet : l’infrastructure physique et les « logiciels » qui font fonctionner celui-ci.

En ciblant l’infrastructure

Cela signifie couper des fils, endommager des satellites, détruire des points d’échange internet, etc. Naturellement, une telle attaque serait très difficile à mener à l’échelle mondiale. Par ailleurs, toute catastrophe naturelle (astéroïdes, etc.) susceptible de détruire une grande partie de l’infrastructure entraînerait d’autres problèmes plus importants que la perte de connexion.

Illustration : réparer une panne

En ciblant les logiciels

Il s’agirait d’exploiter des bugs et de diffuser des malwares pour empêcher les protocoles web de fonctionner. Techniquement faisable et bien plus réaliste que si l’on ciblait l’infrastructure. Ce scénario reste cependant peu probable, le réseau entier est bien défendu.

L’internet, peut-il tomber en panne dans certaines régions du monde ?

Évidement ! Il est possible de faire tomber l’Internet dans certaines régions et c’est déjà arrivé, parfois intentionnellement parfois non.

En 2011, une femme creusait pour trouver du cuivre et a accidentellement coupé une grande partie d’un câble de fibre optique. Cela a provoqué une énorme panne d’Internet qui a sévi dans certaines zones de la Géorgie, de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie.

En 2012, l’ouragan Sandy a provoqué une grande panne d’Internet.

En 1988, le ver Morris a touché des milliers d’ordinateurs sur l’internet naissant et les ralentissements tellement importants que le service était inutilisabales. Éradiquer le Ver morris avait couter des milliers de dollars.

Certains gouvernements coupent parfois le réseau.

Quels sont les types de coupures d’Internet ?

Les fermetures ou coupures de l’internet peuvent être classées en deux grandes catégories : les fermetures totales et les fermetures partielles.

Coupure totale

Cela signifie qu’Internet ne fonctionne plus. Tous les services sont complètement bloqués, y compris les opérateurs à large bande et les services de données mobiles. Ce blocage s’étend généralement à l’échelle d’une région ou d’un pays, et les utilisateurs sont incapables d’établir une connexion sur quelques appareils que ce soit.

Arrêt partiel

Les fermetures d’Internet sont généralement employées par des gouvernements peu démocratiques en temps de crise, lorsque la nécessité d’empêcher la liberté d’expression ou de réunion est la plus dangereuse pour le régime. Les pays les plus souvent cités sont la Chine et la Russie.

Que ferions-nous si l’internet s’arrêtait ?

Nous nous adapterions et surtout, nous tenterions de le relancer.

Au niveau de l’infrastructure, il faudrait un magicien pour faire disparaître tous les câbles, les satellites et les serveurs sans faire disparaître la civilisation humaine de la surface de la Terre. Et si cela se produisait, l’humanité recréerait un réseau.

Si Internet s’arrêtait à cause d’un problème de logiciel. Le code devrait être vérifié, les logiciels malveillants potentiels devraient être corrigés, les lecteurs devraient être effacés et réécrits, mais ce n’est rien comparé au remplacement de l’infrastructure physique.

Illustration : Code

En conclusion, l’idée d’un monde sans Internet peut sembler effrayante et presque impensable pour la majorité d’entre nous qui avons intégré cet outil dans nos vies quotidiennes. La disparition soudaine de ce réseau aurait des conséquences majeures sur la communication, l’économie, l’éducation et le divertissement.

Envisager un avenir sans Internet nous incite à réévaluer notre relation avec la technologie et à considérer comment nous pourrions nous adapter et survivre dans un monde déconnecté. Cette prise de conscience nous rappelle l’importance de l’équilibre entre notre vie en ligne et hors ligne et souligne la nécessité de préserver les compétences et les connaissances qui ne dépendent pas exclusivement du numérique. L’apocalypse numérique n’est peut-être pas pour demain mais des restrictions et des coupures sont à prévoir à l’avenir.