Slack : comment parler boulot sans offrir vos données en cadeau

Slack : comment parler boulot sans offrir vos données en cadeau

Explorons ensemble les risques de sécurité liés à Slack et découvrons les meilleures pratiques pour protéger votre espace de travail numérique.

Dans un monde où travail hybride et collaboration en ligne sont devenus la norme, Slack s’est imposé comme un outil incontournable avec près de 34 % des parts de marché. Cette popularité, aussi méritée soit-elle, en fait une cible privilégiée pour les cybermenaces et pose des questions sur la confidentialité des échanges et la gestion des données sensibles.

En matière de cybersécurité, le risque zéro n’existe pas

Slack est considéré comme sûr et sa réputation n’est plus à faire. Cependant, comme tout service en ligne, des risques existent.

L’un des risques les plus discutés est la possibilité de récupérer les adresses IP des utilisateurs, ce qui peut révéler leur emplacement et potentiellement exposer leur réseau à des attaques.

Sur Slack, l’adresse IP peut être exposée de plusieurs manières. Par exemple, si un utilisateur clique sur un lien externe partagé dans un message et que ce lien mène à un site malveillant, le site en question pourrait enregistrer l’adresse IP de l’utilisateur. Le malvertising a fait de nombreux ravage ces deux dernières années.

De même, des intégrations ou des applications tierces mal sécurisées pourraient divulguer les adresses IP.

Slack collecte et traite une quantité considérable de données personnelles et professionnelles. Selon sa politique de confidentialité, ces données incluent, mais ne sont pas limitées à, des informations sur l’espace de travail, des métadonnées de service, des registres de données, des informations sur l’appareil, et même des informations de localisation. Bien que ces données soient essentielles pour fournir et améliorer le service, elles constituent également une cible potentielle pour les acteurs malveillants.

En plus de ces métadonnées, Slack interagit avec des services tiers. Un client peut autoriser ou restreindre ces services tiers dans son espace de travail, et Slack peut recevoir des données personnelles de ces services.

Ces services tiers sont généralement des logiciels qui s’intègrent à Slack, et les informations partagées avec eux peuvent inclure des détails supplémentaires qui facilitent l’intégration. Bien que cela puisse améliorer la fonctionnalité et l’efficacité, cela introduit également un niveau supplémentaire de complexité en matière de confidentialité et de sécurité, car les données sont potentiellement exposées à un plus grand nombre de parties et de systèmes.

Le risque zéro n’existe pas

Slack est considéré comme sûr et sa réputation n’est plus à faire. Cependant, comme tout service en ligne, des risques existent.

L’un des risques les plus discutés est la possibilité de récupérer les adresses IP des utilisateurs, ce qui peut révéler leur emplacement et potentiellement exposer leur réseau à des attaques.

Sur Slack, l’adresse IP peut être exposée de plusieurs manières. Par exemple, si un utilisateur clique sur un lien externe partagé dans un message et que ce lien mène à un site malveillant, le site en question pourrait enregistrer l’adresse IP de l’utilisateur. Le malvertising a fait de nombreux ravage pendant l’année 2023.

De même, des intégrations ou des applications tierces mal sécurisées pourraient divulguer les adresses IP.

Slack collecte et traite une quantité considérable de données personnelles et professionnelles. Selon sa politique de confidentialité, ces données incluent, mais ne sont pas limitées à, des informations sur l’espace de travail, des métadonnées de service, des registres de données, des informations sur l’appareil, et même des informations de localisation. Bien que ces données soient essentielles pour fournir et améliorer le service, elles constituent également une cible potentielle pour les acteurs malveillants.

En plus de ces métadonnées, Slack interagit avec des services tiers. Un client peut autoriser ou restreindre ces services tiers dans son espace de travail, et Slack peut recevoir des données personnelles de ces services.

Ces services tiers sont généralement des logiciels qui s’intègrent à Slack, et les informations partagées avec eux peuvent inclure des détails supplémentaires qui facilitent l’intégration. Bien que cela puisse améliorer la fonctionnalité et l’efficacité, cela introduit également un niveau supplémentaire de complexité en matière de confidentialité et de sécurité, car les données sont potentiellement exposées à un plus grand nombre de parties et de systèmes.

Mesures de sécurité de Slack

Slack a mis en place plusieurs mesures de sécurité. Le site officiel de Slack met en avant des fonctionnalités telles que la centralisation des outils, l’automatisation des tâches via l’IA, et des options de communication flexible. Bien que ces fonctionnalités ne soient pas directement liées à la sécurité, elles contribuent à une gestion plus efficace et sécurisée des flux de travail.

Slack s’engage également à déployer ses services de manière sécurisée pour favoriser la collaboration dans les grandes entreprises.

Illustration : Sécuriser son réseau de communication professionnel en 2024

Rendre l’utilisation de Slack plus sûr pour votre entreprise

Pour sécuriser Slack actuellement, voici quelques stratégies recommandées :

Gestion rigoureuse des accès : Assurez-vous que seuls les employés nécessaires ont accès aux informations sensibles. Utilisez les fonctionnalités de Slack pour configurer des permissions détaillées et surveillez régulièrement l’activité des utilisateurs.

Formation et sensibilisation : Éduquez votre équipe sur les meilleures pratiques de sécurité. Cela inclut la reconnaissance des tentatives de phishing, toutes formes d’ingénierie sociale, la gestion sécurisée des mots de passe et la compréhension des risques liés au partage d’informations sensibles.

Utilisation de fonctionnalités de sécurité avancées : Profitez des options de sécurité que Slack offre, comme l’authentification à deux facteurs, le chiffrement des données en transit et au repos, et les intégrations avec des outils de sécurité tiers.

Surveillance et réponse aux incidents : Mettez en place des outils et des procédures pour surveiller les activités suspectes et réagir rapidement en cas d’incident de sécurité.

Tableau récapitulatif : comment sécuriser Slack pour votre entreprise

Bonnes pratiques Niveau essentiel (à faire dès maintenant) Niveau avancé (pour les pros et entreprises)
Authentification et accès Activez la 2FA pour tous les utilisateurs et utilisez des mots de passe uniques. Exigez la 2FA pour les administrateurs, centralisez la gestion via IAM (Azure AD, Okta) et appliquez le principe du moindre privilège.
Gestion des utilisateurs et des droits Supprimez les comptes inactifs et attribuez les droits selon les besoins réels. Automatisez la révocation d’accès lors des départs et suivez les modifications via les logs Slack.
Intégrations et applications tierces Installez uniquement des applications vérifiées et évitez les intégrations non officielles. Auditez régulièrement les intégrations, supprimez celles inutilisées et limitez les permissions API.
Sécurité du réseau et des connexions Évitez les Wi-Fi publics non sécurisés et utilisez un VPN pour chiffrer la connexion. Déployez un VPN d’entreprise, contrôlez les fuites DNS et utilisez le split tunneling si nécessaire.
Surveillance et journalisation Activez les alertes de connexion inhabituelle ou suspecte. Journalisez toutes les activités sensibles (ajouts, suppressions, connexions) et analysez les logs régulièrement.
Gestion des canaux et des fichiers Utilisez des canaux privés pour les échanges sensibles et supprimez les fichiers obsolètes. Segmentez les canaux selon la confidentialité et appliquez une politique automatique de rétention.
Sensibilisation des équipes Formez vos collaborateurs aux risques de phishing et aux liens suspects. Organisez des simulations de phishing et entretenez une culture de la cybersécurité au quotidien.
Données et chiffrement Rappelez que Slack chiffre déjà les données en transit et au repos. Ajoutez un chiffrement côté client pour les fichiers sensibles et restreignez leur accès.
Audits et contrôles périodiques Vérifiez régulièrement les accès et paramètres de sécurité. Faites auditer Slack par un tiers et testez la résistance aux intrusions (pentests).
Plan de réponse aux incidents Définissez un contact interne à prévenir en cas de problème. Formalisez un plan complet de réponse aux incidents : isolement, restauration et communication.

L’importance d’un VPN d’Entreprise

Bien que Slack prenne des mesures pour sécuriser les données, l’utilisation d’un VPN d’entreprise peut fournir une couche supplémentaire de sécurité, en particulier pour protéger l’adresse IP des utilisateurs et sécuriser les données en transit.

Un VPN masque l’adresse IP réelle des utilisateurs, réduisant ainsi le risque d’exposition et de ciblage par des acteurs malveillants.

Cependant, il est important de noter qu’un VPN ne peut pas protéger contre toutes les formes de collecte de données effectuées par Slack lui-même.

Conclusion

Bien que Slack continue d’améliorer ses mesures de sécurité, les organisations doivent également adopter une approche proactive pour protéger leurs données et celles de leurs employés. L’utilisation judicieuse des fonctionnalités de sécurité de Slack, combinée à des pratiques de sécurité informatique solides et à l’utilisation d’un VPN pour protèger son réseau pro, peut aider à créer un environnement de travail numérique plus sûr et plus sécurisé.

Chaque jour, vous êtes de plus en plus nombreux à consulter nos pages et à nous poser des questions pour comprendre comment sécuriser vos données personnelles et réduire votre suivi en ligne. Merci pour votre intérêt et vos nombreux partages !
A propos de l'auteur : Lisa

A propos de l'auteur : Lisa

Fondatrice de VPN Mon Ami

Experte en cybersécurité avec plus de 12 ans d'expérience dans le domaine des VPN, j'écris de nombreux articles pour sensibiliser les internautes à la confidentialité en ligne.

Jusqu’où s’étend la protection d’un VPN ? Ce qu’il protège vraiment (et ce qu’il ne peut pas faire)

Jusqu’où s’étend la protection d’un VPN ? Ce qu’il protège vraiment (et ce qu’il ne peut pas faire)

Un VPN protège de beaucoup de choses, mais pas de tout.
Abordons sans détour jusqu’où s’étend la protection d’un VPN, ce qu’il protège, et ses limites.

Jusqu’où va réellement la protection d’un VPN ?

Contrairement à ce que beaucoup pensent, un VPN ne vous rend pas invisible sur Internet. Il masque votre adresse IP et chiffre vos données, empêchant ainsi votre fournisseur d’accès Internet (FAI) ou les hackers de voir ce que vous faites en ligne.

Cependant, d’autres techniques de suivi, comme les empreintes numériques (fingerprinting) ou les super-cookies, permettent encore de vous identifier et de suivre votre activité.

Ces méthodes combinent plusieurs informations comme la résolution de votre écran, votre système d’exploitation ou vos préférences de langue pour créer un profil unique qui peut persister même si vous utilisez un VPN.

Pour en savoir plus : Rôle d’un VPN : un réflexe de sécurité, pas une solution miracle !

Les zones de protection d’un VPN

Ce tableau résume ce qu’un VPN protège efficacement, et les aspects de votre activité en ligne qui restent visibles ou partiellement exploitables malgré le chiffrement.

✅ Protégé par un VPN ⚠️ Non protégé par un VPN
Adresse IP réelle Identifiants de compte (Google, Facebook, etc.)
Trafic Internet entre votre appareil et le serveur VPN (chiffré) Données que vous partagez volontairement en ligne
Historique de navigation visible par le FAI Cookies, empreintes numériques (fingerprinting)
Géolocalisation liée à votre IP Collecte web résiduelle (moins précise sous VPN)
Utilisation sur un réseau Wi-Fi public Activité sur les plateformes connectées (Google, Meta, etc.)

Pour en savoir plus : VPN, à quoi ça sert vraiment ? Cas d’utilisation concrets, du quotidien à la sécurité pro

Où se trouvent les limites d’un VPN ?

Les grands acteurs du numérique continuent de perfectionner leurs outils de suivi.

Par exemple, même lorsque vous chiffrez votre connexion, un service peut encore collecter vos données si vous êtes connecté à votre compte. Le fait d’être protégé par un VPN ne masque pas votre identité si vous vous connectez activement à des services qui savent déjà qui vous êtes.

De plus, bon nombre de GAFA exploitent d’autres données, comme vos interactions avec des réseaux Wi-Fi ou les informations que vous avez fournies dans le passé, pour continuer à suivre votre comportement. L’empreinte numérique, notamment, est une menace grandissante.
Illustration : Aller sur Internet

Elle ne se base pas sur votre IP, mais sur une combinaison d’informations liées à votre appareil et à vos habitudes de navigation.

Pour réellement maximiser votre confidentialité, il ne suffit pas d’utiliser un VPN. Vous devez adopter de bonnes pratiques, utiliser un navigateur plus privé, refuser les cookies lorsque c’est possible, et utiliser des bloqueurs de traqueurs (trackers).

Pour en savoir plus : Quels sont les inconvénients du VPN

Cas d’usage spécifiques des VPN : au-delà de la confidentialité en ligne

En 2025, l’utilisation des VPN dépasse largement le cadre de la protection de la vie privée.

En France, la fermeture des principaux sites pornographiques à la suite de la mise en place des systèmes de vérification d’âge a provoqué une véritable ruée vers les VPN. Face à ces blocages imposés par les fournisseurs d’accès, de nombreux internautes ont téléchargé un VPN gratuit pour contourner les restrictions nationales et continuer d’accéder à ces plateformes depuis l’étranger.

Ce phénomène, largement médiatisé, a mis en évidence la fonction première d’un réseau privé virtuel : redonner à l’utilisateur le contrôle de son accès au web, indépendamment des politiques locales ou des décisions administratives.

Un autre usage des VPN est l’évitement de la censure Internet, particulièrement dans des pays où l’accès à Internet est fortement contrôlé. Des régimes comme ceux de la Chine, de la Russie ou de l’Iran imposent des blocages sur certains sites web et applications, limitant ainsi la liberté d’expression et l’accès à l’information.

Pour conclure

Un VPN n’est pas un passe-droit. Il brouille les pistes, il ne les efface pas.
Trop d’utilisateurs confondent confidentialité et impunité, oubliant qu’un tunnel chiffré ne rend pas leurs actes invisibles, seulement moins évidents à suivre.
Croire qu’on peut tout faire « parce qu’on a un VPN », c’est accorder à la technologie un pouvoir qu’elle n’a jamais eu : celui d’effacer les traces humaines.

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Peut-on se fier à Tor ? Son VPN change-t-il la donne ?

Peut-on se fier à Tor ? Son VPN change-t-il la donne ?

Entre outil de liberté et refuge suspect, Tor continue de diviser.
Ce réseau chiffré, souvent associé au dark web, intrigue autant qu’il inquiète. Est-ce légal ? Peut-on vraiment s’y fier ? À force de lire tout et son contraire, difficile de se faire un avis.
Le projet refait parler de lui depuis le lancement, en septembre 2025, de son propre service VPN encore en version bêta, une tentative d’élargir son écosystème sans trahir ses principes fondateurs.
Dans cet article, nous reviendrons aux fondamentaux, par exemple, est-ce que Tor est fiable ? ou encore Tor est-il légal en France ? Le VPN change t’il vraiment quelque chose ?

Qu’est-ce que Tor ?

Tor (pour The Onion Router) est un projet open source qui permet de naviguer sur Internet de manière anonyme, en chiffrant et en relayant le trafic via plusieurs serveurs bénévoles appelés nœuds.
Le réseau, conçu au départ par des chercheurs du département de la Défense américain dans les années 1990, a pris sa forme actuelle en 2002. L’organisation à but non lucratif “The Tor Project” a été fondée en 2006 pour soutenir son développement.

Aujourd’hui, on accède au réseau Tor principalement via le navigateur Tor, qui ressemble à Firefox mais intègre des protections spécifiques contre le pistage. Il permet d’accéder aussi bien aux sites classiques qu’aux services cachés en .onion.
Tor est gratuit, ouvert à tous, et milite pour un Internet libre, sans censure ni surveillance.
Illustration : Télécharger le navigateur Tor

Tor sur iOS : quelles options ?

Contrairement à Android ou aux ordinateurs, il n’existe pas de version officielle du navigateur Tor pour iOS.
Le Projet Tor ne publie pas d’app iPhone/iPad, principalement à cause des restrictions techniques imposées par Apple, qui compliquent l’intégration de certaines bibliothèques open source essentielles au bon fonctionnement du navigateur.

Cela dit, il existe une alternative crédible : Onion Browser
Illustration : Onion Browser pour iOS

Onion Browser, le navigateur iOS pour accéder à Tor

 

Attention aux fausses applications :

Sur l’App Store, de nombreuses apps prétendent offrir “Tor”, “VPN anonyme” ou “navigation secrète”,  . Pour éviter les pièges :

  • Ne téléchargez que des applications mentionnées sur le site officiel du Projet Tor (comme Onion Browser)
  • Évitez les apps sans site web clair, sans mentions open source, ou dont le code n’est pas vérifiable.

En cas de doute, vérifiez les avis dans des communautés comme r/Tor.

Comment fonctionne Tor ?

Le navigateur Tor relaie votre trafic à travers une chaîne de serveurs bénévoles, appelés nœuds ou relais, répartis dans le monde entier.
Chaque connexion passe par au moins trois relais successifs : un nœud d’entrée, un nœud intermédiaire et un nœud de sortie. Ce principe de routage en oignon chiffre les données à chaque étape et masque l’adresse IP de l’utilisateur.

Chaque nœud ne connaît que le relais précédent et le suivant, jamais l’origine ni la destination complète du trafic.
Le processus est entièrement automatisé et renouvelé régulièrement, ce qui rend le pistage ou la corrélation des flux extrêmement difficile, mais pas totalement impossible.

Illustration : Logo de Tor

Contrairement à un VPN, Tor n’utilise pas de serveur central ni d’interface permettant de choisir sa localisation : le chemin est sélectionné automatiquement parmi les relais disponibles, pour garantir la décentralisation du réseau.

Tor souffre toujours d’une réputation sulfureuse. Utilisé par de nombreux hackers (black hat), criminels et autres dissidents, il est associé au Dark Web en occultant complètement le fait que Tor est, depuis toujours, un projet communautaire visant à permettre aux internautes de récupérer leur vie privée.

Quels sont les avantages de Tor ?

Tor assure une navigation confidentielle et élimine le traçage en ligne.
En relayant le trafic à travers plusieurs nœuds, il masque votre adresse IP et rend le suivi en ligne extrêmement compliqué.
Cette affirmation est cependant à nuancer puisque votre FAI sait que vous utilisez Tor même sans savoir ce que vous faites. C’est la que ça coince, nous reviendrons sur ce point plus loin.
Illustration : écosystème du réseau Tor

The Tor Project, Inc.

Le réseau Tor est entièrement distribué : chaque relais fonctionne de manière indépendante, mais contribue à l’ensemble du système.
Si un relais tombe, la connexion est simplement redirigée vers un autre. Cette redondance rend le réseau hautement résilient, pratiquement impossible à éteindre dans son ensemble.

Tor repose sur une grande communauté de bénévoles à travers le monde. Ces volontaires mettent à disposition leurs machines pour faire tourner les relais et maintenir le réseau.
Comme le code source de Tor est ouvert et public, tout le monde peut l’auditer et signaler une faille potentielle. Le projet est d’ailleurs hébergé sur Github.

De très nombreux outils prônant la confidentialité en ligne s’appuie sur Tor. Le plus connu est Tails, un système d’exploitation portable Open source et gratuit conçu pour la confidentialité, mais on peut aussi citer Bridges (pour contourner la censure) et Snowflake, qui aide les utilisateurs à se connecter même dans les pays où Tor est bloqué.

Illustration : tails utilise TorTails©

Les inconvénients de Tor ? Tor est-il fiable ?

Tor reste globalement sûr sur le plan technique, mais présente des failles structurelles difficiles à corriger. Selon nous, c’est un frein à une utilisation soutenue.

D’abord sachez que votre fournisseur d’accès Internet (FAI) peut détecter que vous vous connectez au réseau Tor.
Ce n’est pas illégal, mais cela peut attirer l’attention : l’usage de Tor reste associé, à tort, à des activités du dark web.

Certains internautes choisissent d’utiliser un VPN sans abonnement en complément, afin de dissimuler à leur FAI qu’ils utilisent Tor.

C’est efficace, mais cela ralentit considérablement la connexion, car le trafic est à la fois chiffré par le VPN et relayé à travers plusieurs nœuds du réseau Tor.

Illustration : connexion internet lente avec Tor

Autre limite : le dernier relais du circuit Tor, appelé nœud de sortie, établit la connexion vers le site final.
Si ce site n’utilise pas le protocole HTTPS, ou s’il charge des ressources non chiffrées, les données peuvent être interceptées ou modifiées à ce stade.
Même avec HTTPS, le nœud de sortie reste capable d’observer certains éléments techniques (domaines, volume ou fréquence du trafic).
D’où l’importance de privilégier les sites bien configurés et d’éviter tout téléchargement suspect.

Tor est vulnérable à certaines attaques visant à compromettre l’anonymat de ses utilisateurs. Certaines techniques de surveillance sont capables de mettre en corrélation les transmissions des utilisateurs entre les nœuds d’entrée et de sortie. Certains modèles d’utilisation ont d’ailleurs été mis en lumière de cette façon.
Ces attaques nécessitent toutefois des ressources importantes et restent difficiles à mettre en œuvre à grande échelle.

Comme souligné précédemment, le réseau Tor est essentiellement soutenu grâce à des bénévoles. La sécurité de Tor est basée sur l’hypothèse que la plupart d’entre eux sont honnêtes et n’espionnent pas le trafic. C’est léger en terme de garantie. Certaines enquêtes ont malheureusement révélé des nœuds de sortie qui interféraient activement avec le trafic des utilisateurs pour effectuer des attaques au milieu.

Une étude universitaire a mis également en évidence des techniques d’infiltration sophistiquées par des pirates de Tor. La détection de l’utilisateur allait du sondage automatisé en passant par le vol des données de connexion au système.

Enfin, l’ouverture de fichiers téléchargés via Tor (documents, images, exécutables…) peut compromettre votre anonymat.
Certains programmes établissent des connexions extérieures non-protégées par Tor, révélant ainsi votre véritable adresse IP.

La prudence s’impose : évitez d’ouvrir directement un fichier téléchargé sans précaution.

Le VPN Tor : une réponse (partielle) aux limites du réseau

Face aux faiblesses structurelles de Tor, le projet a lancé en septembre 2025 son propre service VPN, encore en version bêta et uniquement sur Android.
Indépendant du navigateur Tor, ce VPN a pour objectif d’étendre la protection au-delà du web et de rendre l’utilisation du réseau plus simple pour le grand public.
Mais dans les faits, ce VPN ne règle qu’une partie des problèmes historiques du réseau en oignon.

Voici un résumé des principaux points concernés 👇

Pour conclure

Au-delà de l’accès aux sites classiques, le navigateur Tor permet également d’atteindre les services cachés en .onion, des sites accessibles uniquement depuis le réseau Tor.
De grands médias comme le New York Times ou ProPublica proposent d’ailleurs leurs propres adresses .onion, afin de garantir un accès libre et sûr à leurs lecteurs dans le monde entier.

Souvent assimilé au dark web et à ses dérives, Tor reste pourtant un outil légitime pour celles et ceux qui souhaitent protéger leur vie privée, contourner la censure ou simplement naviguer sans être pistés.
Oui, il est plus lent qu’un VPN classique et banni dans certains pays, mais son principe fondateur, un Internet libre et anonyme, demeure inchangé.

Le Tor Project expérimente actuellement son propre service VPN, encore en version bêta.
Ce n’est pas une rupture, mais une continuité, une tentative d’étendre la protection au-delà du navigateur, sans renier les principes d’ouverture et de transparence qui font l’identité du projet. Il nous faudra encore un peu de temps pour rendre nos conclusions sur ce nouveau service.

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A propos de l'auteur : Lisa

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Que voit votre fournisseur d’accès à Internet (FAI) quand vous utilisez un VPN ?

Que voit votre fournisseur d’accès à Internet (FAI) quand vous utilisez un VPN ?

C’est inévitable ! Pas de fournisseur d’accès à Internet (FAI) pas d’Internet. Les FAI peuvent voir ce que vous faites en ligne grâce aux équipements comme les box. Ils peuvent ainsi déterminer les sites que vous consultez, combien de temps vous y passez, le type d’appareil que vous utilisez, et bien d’autres informations.

Si vous souhaitez protéger la confidentialité de vos actions sur Internet et les rendre indéchiffrables aux yeux de votre fournisseur, l’outil le plus efficace est le réseau privé virtuel. Abordons aujourd’hui ce que votre FAI peut – ou ne peut pas – voir lorsque vous êtes connecté via un VPN.

Les FAI peuvent-ils voir que vous utilisez un VPN ?

En règle générale, oui.

Un fournisseur d’accès à Internet reconnaît les caractéristiques de votre trafic, comme le protocole de chiffrement utilisé ou l’adresse IP d’un serveur VPN.

Mais l’arrivée de protocoles dits “furtifs” (Stealth de Proton VPN ou encore NordWhisper chez NordVPN) change la donne : ils masquent le trafic VPN en le faisant passer pour du trafic HTTPS classique. Dans ce cas, même votre FAI ne peut plus dire avec certitude que vous êtes derrière un VPN.

Quoi qu’il en soit, le contenu de vos activités (sites visités, vidéos regardées, données échangées) reste chiffré et illisible.

Illustration : installer un VPN sur son ordinateur

Que voit votre FAI lorsque vous utilisez un VPN ?

Pour faire simple, pas grand-chose.

La seule chose que les FAI peuvent voir est l’information sur le serveur VPN par lequel vous faites transiter votre connection Internet. Il vous sert d’intermédiaire. Voici un tableau récapitulatif de la façon dont les informations apparaissent aux FAI avec et sans VPN :

Problème identifié Le VPN Tor peut aider ? Explication
Détection par le FAI ✅ Partiellement Le FAI voit une connexion VPN classique au lieu d’un trafic Tor, mais certains schémas restent détectables.
Ralentissements importants ⚙️ Variable Le VPN améliore la stabilité, mais la latence reste élevée puisque le trafic transite toujours par plusieurs relais Tor.
Nœuds de sortie malveillants ❌ Non Le VPN n’agit pas sur les relais de sortie : un nœud compromis peut toujours observer le trafic non chiffré (HTTP).
Attaques de corrélation ou de timing ⚠️ Peu efficace Le VPN déplace le point d’entrée, mais ne supprime pas les risques d’analyse à grande échelle.
Sans VPN Avec VPN
Téléchargements Site de téléchargement + taille du fichier téléchargé L’ensemble est caché
Temps passé sur une page Internet Horodatage complet de chaque URL Caché
Historique de navigation Toutes les URLs L’ensemble est caché
Heures de connexion Informations complètes Uniquement le serveur VPN
Votre localisation Tracée par l’adresse IP Uniquement l’adresse IP du serveur VPN
Consommation de données et de bande passante Information complète Uniquement le serveur VPN
Torrent Votre adresse IP Cachée
Service de streaming Quel service et le temps passé dessus Caché
Port de connexion Information complète sur le port Uniquement le serveur VPN

 

Pour en savoir plus : Quels sont les inconvénients des VPN ?

Pourquoi un fournisseur d’accès à Internet voit-il toujours certaines informations ?

L’Internet fonctionne en envoyant du trafic d’un serveur à un autre. Pour vous connecter, vous devez avoir un serveur comme point de départ. Il est inévitable que votre FAI voit ce saut vers le serveur VPN.

Toutefois, chaque serveur VPN est utilisé par un grand nombre d’utilisateurs (plusieurs centaines), de sorte que les informations sur le serveur sont connues de tous et ne fournissent aucune indication aux FAI permettant de faire le lien en vous et ce que vous faites en ligne.

Bien choisir son VPN pour cacher votre activité à votre FAI

Lorsque votre trafic est chiffré, seuls l’expéditeur et le destinataire disposent des clés pour déverrouiller son contenu. Pour toute autre personne, ces données seront illisibles. Les meilleurs VPN utilise le chiffrement 256-AES. C’est la norme la plus sûre actuellement en temps des temps de calcul nécessaire au déchiffrement avec les ordinateurs actuels, des centaines d’années.

Si le chiffrement est indispensable pour dissimuler votre trafic aux FAI, un bon service de réseau privé vrituel rend l’ensemble du processus simple tout en minimisant les failles potentielles en matière de confidentialité.

Si la connexion VPN tombe ou devient instable, assurez-vous que le service qui vous intéresse est un VPN avec Kills Switch. Il s’agit d’une fonction d’arrêt d’urgence qui empêche votre appareil d’envoyer ou de recevoir du trafic non-sécurisé.

Pour conclure

Les FAI ont accès à une multitude d’informations lorsque nous naviguons sans protection, un VPN est efficace contre ça. Soulignons également que la protection de notre vie privée numérique ne concerne pas seulement ceux qui pourraient avoir quelque chose à cacher. C’est une question de principe. Nous n’avons pas à accepter d’être constamment surveillés.

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6 raisons de toujours utiliser un VPN

6 raisons de toujours utiliser un VPN

Devrais-je toujours utiliser un VPN ? La réponse est Oui, vous devriez toujours utiliser un Virtual Private Network. Voici 6 raisons de toujours utiliser un VPN.

Un VPN chiffre votre trafic et assure votre sécurité en ligne. En le gardant connecté, vous, et vos informations, serez protégés contre les violations et les fuites de données, les publicités intempestives et les regards indiscrets.

1. Naviguez en toute sécurité sur les réseaux Wi-Fi publics

L’accès à Internet via un réseau Wi-Fi public expose souvent vos données personnelles à des risques élevés, particulièrement sur des réseaux ouverts qui ne requièrent pas de mot de passe. Les cybercriminels peuvent exploiter ces vulnérabilités pour intercepter des informations sensibles. L’utilisation d’un VPN est une mesure de protection essentielle dans ces environnements : il chiffre votre trafic Internet, rendant ainsi vos données inaccessibles et indéchiffrables pour quiconque sur le même réseau.

Cette sécurité numérique est indispensable pour préserver l’intégrité de vos communications et informations personnelles lorsque vous vous connectez à des points d’accès Wi-Fi gratuits et publics.

Logo des WiFi gratuit dans les lieux publics

2. Contournez l’étranglement de bande passante par les FAI

De nombreux fournisseurs d’accès à Internet réduisent la vitesse de connexion lors d’activités gourmandes en bande passante, telles que le streaming vidéo, les jeux en ligne, ou les téléchargements volumineux.

En masquant votre activité Internet, un VPN vous attribue une adresse IP différente et chiffre vos données, rendant ainsi vos actions en ligne indétectables par votre FAI. Cela vous permet d’éviter les restrictions de vitesse arbitraires et de profiter d’une connexion Internet constante et rapide, indépendamment de vos activités en ligne.

3. Protégez-vous contre le suivi et les publicités intrusives

Votre activité en ligne, incluant vos habitudes de navigation, vos préférences d’achat et vos visites sur divers sites, est souvent suivie et analysée par des trackers et des publicités ciblées.

Ces données, compilées, peuvent être vendues à des tiers par des courtiers en données ou utilisées pour des campagnes publicitaires personnalisées, à moins que des mesures de protection de la vie privée spécifiques ne soient en vigueur, comme c’est le cas en France avec la gestion des cookies.

Certains des meilleurs VPN sont équipés d’un bloqueur de publicités et de malware. C’est un plus non négligeable.

4. Accédez librement à des contenus internationaux

L’accès à Internet varie grandement d’un pays à l’autre, avec des restrictions imposées par certains gouvernements qui limitent l’accès à certains sites et services en ligne.

Un VPN vous permet de surmonter ces barrières en vous connectant à des serveurs situés dans différentes régions du monde. Cette fonctionnalité est particulièrement utile pour contourner la censure internet et accéder librement à l’information, tout en protégeant votre vie privée en masquant votre adresse IP réelle et en chiffrant votre connexion, ce qui empêche la traçabilité de vos activités numériques.

5. Renforcez votre sécurité sur tous les sites

Bien que le protocole HTTPS soit devenu la norme pour sécuriser les sites web, garantissant le chiffrement des données échangées, il n’est pas infaillible et tous les sites ne l’utilisent pas systématiquement (certains navigateurs compensent désormais).

L’utilisation d’un VPN ajoute une couche supplémentaire de sécurité, en chiffrant l’intégralité de votre trafic Internet, pas seulement les échanges avec les sites en HTTPS. C’est indispensable lorsque vous naviguez sur des sites moins sécurisés ou des plateformes qui n’ont pas encore adopté HTTPS. Un VPN assure que vos données restent sécurisées et privées, quel que soit le type de site que vous visitez.

6. Économisez de l’argent lorsque vous faites des achats en ligne

Chaque fois que vous accédez à une page Web, votre adresse IP est suivie pour vous fournir des informations en fonction de l’endroit où vous vous trouvez.

Il est possible d’économiser de l’argent avec un VPN lorsque vous faites des achats en ligne.

Attention : VPN Mon Ami n’encourage pas l’utilisation d’un VPN d’une manière qui pourrait potentiellement violer les conditions d’utilisation d’autres fournisseurs de service.

Avantages et inconvénients de l’utilisation permanente d’un VPN

Bien qu’offrant de nombreux avantages, il n’en demeure pas moins vrai que l’utilisation d’un VPN n’est pas sans risque ni sans inconvénients.

Pour :

  • Se cacher des regards indiscrets sur Internet
  • Naviguer sur Internet en toute sécurité
  • Éviter l’étranglement du FAI
  • Restez en sécurité sur les réseaux Wi-Fi publics
  • Contourner les pare-feu locaux
  • Partager et télécharger des fichiers en toute sécurité

Contre :

  • L’appareil peut ralentir s’il commence un peu à dater
  • Connexion plus lente surtout si vous utilisez un VPN gratuit.
  • Certains sites qui requièrent un emplacement spécifique peuvent ne pas permettre la connexion via un VPN.
  • Vous risquez d’être déconnecté des sites Web qui ne reconnaissent pas votre emplacement (par exemple, les banques).

Illustration : 5 principaux inconvénients d'un VPN

Pourquoi la cybersécurité devrait être votre priorité ?

Qu’il s’agisse de la perte de vos informations de connexion ou du vol complet de votre identité, les cyberattaques constituent une menace croissante pour tous.

Étant donné que de plus en plus d’informations susceptibles d’affecter la vie des personnes se retrouvent sur Internet et nos appareils, la protection de la vie privée doit être considérée comme une priorité absolue. Une barrière comme un VPN fonctionne comme la porte d’entrée de chez vous, ce n’est que lorsqu’elle est bien fermée qu’elle empêche les étrangers d’entrer et que tous vos biens sont en sécurité.
illustration : menaces possibles pour la sécurité sur Internet

Alors Oui, vous devriez toujours utiliser un VPN. Si vous recherchez la confidentialité et la sécurité lorsque vous vous connectez à Internet, que ce soit sur un Wi-Fi public, à la maison ou au travail, vous pouvez être sûr qu’un réseau privé virtuel 24/7 gardera ces informations en sécurité.

Chaque jour, vous êtes de plus en plus nombreux à consulter nos pages et à nous poser des questions pour comprendre comment sécuriser vos données personnelles et réduire votre suivi en ligne. Merci pour votre intérêt et vos nombreux partages !
A propos de l'auteur : Lisa

A propos de l'auteur : Lisa

Fondatrice de VPN Mon Ami

Experte en cybersécurité avec plus de 12 ans d'expérience dans le domaine des VPN, j'écris de nombreux articles pour sensibiliser les internautes à la confidentialité en ligne.

Peut-on encore parler de VPN quand c’est votre FAI qui le fournit ?

Peut-on encore parler de VPN quand c’est votre FAI qui le fournit ?

Free a frappé fort en annonçant mVPN, un VPN gratuit intégré dans ses forfaits mobiles 4G/5G. Présenté comme une première mondiale, le service promet un chiffrement de bout en bout, une protection contre les sites frauduleux et un anonymat renforcé. Sur le papier, c’est un cadeau en or.
Dans les faits, mVPN ne vous éloigne pas de votre opérateur : il vous y attache encore plus. Alors, peut-on encore appeler ça un VPN ?

La température monte en France pour les VPN … et pas seulement à cause du porno

Difficile de ne pas voir dans ce lancement un timing opportuniste.

Autrement dit : Jamais l’acronyme « VPN » n’a été autant dans la bouche des Français. Et Free arrive pile à ce moment-là avec son mVPN, largement relayé par la presse généraliste.
Illustration : accès aux sites pornographiques en France grace a mVPN de Free

Créer de la confusion

Il n’existe pas ce que l’on pourrait qualifier de données officielles indépendantes sur le pourcentage d’internautes français utilisant un VPN. Le chiffre de 24 %, souvent cité dans la presse, provient d’une étude de NordVPN.

En clair : il faut le prendre avec précaution. Ce qu’on sait en revanche, c’est que l’usage reste minoritaire en France, même si la demande explose depuis les récents blocages (Aylo, streaming, etc.).

Avec mVPN, Free va devenir le premier contact de millions de personnes avec un réseau privé virtuel. Et ce qu’ils retiendront, c’est qu’un VPN, c’est gratuit et que c’est fourni par le fournisseur d’accès à Internet.

La confusion est totale.

Le message est inversé : alors qu’un VPN sert à chiffrer son trafic vis-à-vis de l’opérateur, Free le présente comme un mode sécurisé intégré à l’opérateur.

Exactement l’inverse du principe de base.

VPN, dans son sens originel

Le terme VPN vient de Virtual Private Network : un réseau privé virtuel.
Historiquement, il s’agissait d’un outil professionnel pour relier à distance des bureaux ou employés à un réseau sécurisé. Son sens profond implique deux choses : la création d’un espace privé dans le réseau public, et le déplacement de la confiance loin de l’opérateur.

Illustration : Internet mobile grâce aux FAI

La vision du VPN by Free

En théorie, mVPN coche toutes les cases :

  • gratuit, illimité,
  • activation en un clic,
  • sessions de 12 heures renouvelables,
  • trafic sortant via l’Italie ou les Pays-Bas (choix du pays bientôt).

Mais dans la pratique :

il manque clairement une brique essentielle : une politique de confidentialité dédiée à mVPN et une documentation technique claire.

À ce stade :

  • aucun détail sur les protocoles utilisés (WireGuard, OpenVPN, maison ?)
  • le niveau de chiffrement
  • le type de journaux conservés, la durée de rétention, etc.

En l’absence de politique de confidentialité dédiée à mVPN, il est raisonnable de considérer que ce service est couvert par les conditions générales de Free Mobile.
Cela impliquerait l’application des règles habituelles de collecte et de conservation des données de connexion imposées aux opérateurs en France.
En clair : sans mention explicite de non-conservation, on ne peut pas présumer d’un traitement particulier.

Illustration : utiliser Free Mobile

Conclusion : Un vrai VPN… ou un miroir aux alouettes ?

Un VPN censé vous protéger de votre FAI… peut-il vraiment être fourni par ce même fournisseur ?

Si les VPN sont traités comme des FAI par la justice, et si les FAI eux-mêmes se mettent à proposer leurs propres VPN, alors le principe même du VPN comme outil d’émancipation est en train d’être retourné.

Des alternatives crédibles existent

Soyons clairs : mVPN a des qualités. Il démocratise le concept et permet à des millions de personnes de découvrir le principe du geo-spoofing.
Il peut suffire à masquer temporairement son IP pour certains usages simples.

Mais pour une vraie confidentialité, ou pour sécuriser ses connexions Wi-Fi publiques, il existe des solutions bien plus solides.
ProtonVPN Free, par exemple, offre une version gratuite transparente, indépendante, auditée, avec une politique de logs claire. Bref : un vrai Free VPN

Le mot “VPN” est en train d’être confisqué

C’est une victoire marketing pour Free, mais peut être aussi un recul stratégique pour la notion même de vie privée en ligne.
Et c’est d’autant plus inquiétant que cela survient dans un contexte où la justice commence à assimiler les VPN aux FAI.

Autrement dit : Le terme VPN est en train de changer de sens et pas dans l’intérêt des Internautes.

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A propos de l'auteur : Lisa

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